Taha Hussein

Mardi 14 Avril 2020-00:00:00
' Ayman Elghandour

Taha Hussein est né le 14 novembre 1889 à El Kilo, un hameau près de Maghagha, en Moyenne-Egypte, appartenant ainsi à un milieu marqué par la misère et l’ignorance. Aux dires de Kamal El Mallakh: “Ce hameau est comme un engin à prendre les rats dont la maladie, l’épidémie, l’ignorance, la superstition et la pauvreté forment les fils”.
Les habitants de cette région sont des cultivateurs, ils nagent dans les canaux et boivent parfois de l’eau non hygiénique. Ils sont cloîtrés dans leurs villages sans connaître la vie urbaine.
Taha Hussein est “Le septième de treize enfants du même père, le cinquième de onze de la même mère”.
Quelle souffrance ! Une si nombreuse famille a besoin d’une grande richesse afin de pouvoir mener une vie saine. Malheureusement, tout ce nombre est à la charge d’une seule personne : le père, modeste employé dans une sucrerie. Que peutil faire avec son salaire ? Il s’endette pour subvenir aux besoins de ses enfants et les élever convenablement. Ce milieu a influencé la formation du petit Taha.
Grâce à ses écrits, Taha Hussein a pu guider la société égyptienne contemporaine. C’est pourquoi, il se classe parmi les grandes figures du pays.
Il a contribué à la renaissance littéraire arabe. “N’ajoute-t-il pas à la prose arabe ce genre littéraire que l’Occident appelle l’épigramme ?” Il se présente essentiellement comme penseur social. Par son style satirique et sa critique, il essaie sans cesse de lutter contre les traditions et de mettre en lumière les grandes valeurs
de l’Egypte, élevant le niveau culturel de ses citoyens. Ne dessine-t-il pas l’avenir de la culture en Egypte, annonçant que l’enseignement, comme l’eau et l’air, doit être gratuit ? Il est vraiment le guide de sa nation: “Taha Hussein - remarque Ghali Choukri - a été essentiellement le doyen de toute une modernité arabe avant d’être le doyen de la littérature arabe”.
Taha Hussein n’a pas été moderniste par hasard, il a emprunté la plupart de ses oeuvres à la littérature européenne, en particulier celle de La France.
N’affirme-t-il pas que “La littérature française a une grande influence sur ses travaux surtout à un certain moment”. Ceci apparaît nettement à travers les textes qu’il a traduits. Il est de même influencé par la philosophie cartésienne.
Il se présente comme un écrivain révolutionnaire, s’attaquant aux abus de la société. Son sentiment d’insatisfaction le pousse à tout critiquer, même les hommes religieux. Ses romans, pleins de courage et d’idées réformatrices, paraissent premièrement à l’étranger, en particulier à Beyrouth.